Adèle GILLOT, lauréate du Concours National de la
Résistance nous raconte son parcours :
« Les sanglots longs des violons de l’automne... ».
C’est sur ce vers de Verlaine que j’ai démarré mon devoir pour le Concours
National de la Résistance et de la Déportation 2013 dont le thème
était « Communiquer pour Résister ». En effet, énoncés sur les
ondes de la BBC en 1944, ces mots marquaient pour les Résistants avertis l’imminence du débarquement des forces du Général de Gaulle sur les
plages de Normandie… Jamais je n’aurais imaginé que ces mêmes mots me
mèneraient jusque dans les salons de la Sorbonne de Paris pour me consacrer
lauréate nationale du concours.
En effet, lorsque j’écris ces mots, je suis en classe de première,
volontaire et curieuse de tenter cette expérience qu’est le concours de la
Résistance. Je ne suis ni passionnée par la Seconde Guerre Mondiale, ni une
acharnée de travail qui connaît ses dates sur le bout des doigts. Je suis
néanmoins poussée par les frissons que je ressens quand j’entends parler les
Résistants, quand je décèle leur courage et leur force et que je sens
l’inflexibilité de la volonté qui jamais n’a cessé de les habiter. Je ne sais
pas pourquoi je frissonne, je ne sais pas pourquoi ce combat me tient à cœur,
mais je sais que j’obtiendrai ces réponses en menant mon propre chemin à
travers ce passé.
C’est ainsi que j’ai compris que la Résistance est en effet plus qu’une
simple bataille s’intégrant dans une guerre, c’est un combat mené au nom d’une
foi, d’une foi visionnaire et nouvelle, dans des valeurs de liberté, d’égalité
et de fraternité. Les idéaux de la République. Des idées qui surplombent tous
les risques et tous les dangers et pour lesquelles les hommes offrirent leurs
jours, sans hésitation. C’est par cela même qu’elles s’incarnent dans
l’irrévocable volonté du Résistant.
Les trois jours que j’ai passés à Paris pour la remise des prix m’ont
prouvé que la flamme de la Résistance ne s’était jamais éteinte et là est la
plus belle récompense. Pour s’en convaincre, on peut choisir d’aller se balader
sous l’Arc de Triomphe à l’heure du ravivage de la flamme du soldat inconnu qui
a eu lieu chaque soir sans exception depuis 1923, malgré le régime de Vichy.
Sinon, on peut choisir de discuter avec les autres lauréats : participer
au Concours National de La Résistance et de la Déportation, c’est contribuer à
perpétuer une mémoire dont la portée dépasse l’action et les mots, mais
transmet avec elle des valeurs universelles, des acquis sociaux et une
réflexion humaine qui ne doit pas se perdre mais plutôt de transmettre,
s’adapter et évoluer sous la portée des nouvelles générations. Voilà le combat
que nous avons mené.
« Les sanglots longs des
violons de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone. »
La suite des vers de Verlaine, je la donnai en conclusion, marquant la fin de
mon devoir comme elle avait marqué, le 5 juin 1944, l’arrivée des Alliés en
France et la victoire de la Résistance.
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