LA RÉSISTANCE LOCALE autour du barrage de Marèges :



Barrage peint en noir par les Allemands pour faciliter sa dissimulation : 
ils craignaient qu'il ne soit bombardé.


Marèges (Liginiac 19160) est le seul barrage sur la Dordogne qui fonctionne en 1940. Sa production électrique dessert la région parisienne et cet ouvrage d’art est particulièrement convoité par les Allemands.

Pour éviter les bombardements alliés et les opérations de sabordage, les Allemands s’installent à Marèges dès l’invasion de la zone sud. Au printemps 1943, l’effectif de l’unité de protection allemande est de 250 hommes. Des batteries de DCA sont installées sur le couronnement du barrage, à proximité de l’usine et des crêtes avoisinantes.

A Londres , Henri Queuille, convainc les Alliés que le bombardement du barrage est inutile et que la Résistance est capable d’entraver la production. Les premières lignes à haute tension sont sabotées dès 1943. La Résistance reçoit l’ordre d’effectuer des sabotages massifs au printemps 1944. Dès lors, toutes les lignes électriques qui partent du barrage sont systématiquement détruites. Du mois de mai à la Libération, les coupures sont régulières.

Mais, eu égard à la situation militaire de l’Occupant, une destruction par l’armée Allemande n’est alors pas à exclure. Le 9 juin 1944 une compagnie de l’Armée secrète tente de faire croire aux Allemands stationnés à Marèges qu’ils sont encerclés. Le stratagème ne réussit pas et les Allemands refusent la reddition. Cependant, délivrés par une colonne de secours, les Allemands quittent le barrage. Par son action, la Résistance sauve un ouvrage d’art qui demeure prêt à produire de l’électricité et à contribuer à la reconstruction nationale.



Inauguré en 1935, il devint barrage SNCF en 1937 pour alimenter les lignes Paris-Orléans et Bordeaux-Toulouse. Aujourd’hui, c’est la SHEM (du groupe GDF SUEZ) qui exploite ce barrage. Sa production annuelle est d’environ 310 GWh soit la consommation d’environ de 66 000 ménages, l’équivalent des villes de Limoges et d’Ussel. Elle emploie 24 salariés. Les lignes électriques partent toujours du poste de la Môle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire